Quelle stratégie adopter pour stimuler la prochaine vague d’adoption ? Quels narratifs pour faire mouche et guider sans détour les nouveaux arrivants vers le seul canot de sauvetage qui vaille ? Voici les questions abordées dans cet article qui pourra susciter l’intérêt de bitcoiners enthousiastes et autres prosélytes du jeton orange.
Sur la base du profil hypothétique de la prochaine « cohorte » je présente un narratif susceptible de nourrir la curiosité de ces nouveaux arrivants. Il s’appuie sur des contenus éducatifs dont la qualité ne cesse de s’améliorer et j’exploite les pépites de connaissances transmises lors de la dernière édition de Surfin’ Bitcoin !
Surfin’ diffuse un pur signal dans le chaos ambiant...
Des interventions dont la qualité ne cessent de s’améliorer…
Bitcoin propage un signal pur et régulier dans un medium chaotique
Je me suis rendu à Surfin’ Bitcoin cet été – LE rendez-vous annuel hexagonal des fadas du jeton orange. Une conférence qui tient ses promesses ! L’organisation est au top et j’ai pu assister à toute une série de présentations dont la qualité a pulvérisé mes attentes. J’ai notamment été bluffé par la profondeur et l’accessibilité des interventions dites généralistes destinées à un public large. En fait, on a là des prises de parole exceptionnelles susceptibles d’amorcer des prises de conscience décisives chez les curieux. Et pour tous ceux qui comme moi participent à l’effort d’éducation autour du Bitcoin, les pépites de connaissance que Surfin poste en flux continu sur YT sont un véritable pain béni.
…et qui propagent un signal clair
Ces vidéos vont nous permettre de diffuser pour les mois et années à venir un message encore plus puissant sur la valeur de Bitcoin. Un signal clair, intelligent, cohérent et intègre en contraste radical avec les caractéristiques du médium dans lequel il se propage : un environnement sociétal toujours plus obscur, chaotique, clownesque, décadent, où prospèrent mensonge et déni.
...Tandis que l'adhésion aux narratifs officiels faiblit
En route vers la Grande Tonte…
En dépit d’une conjoncture des plus sinistre, la curiosité du public à l’égard de Bitcoin demeure présente, au moins à l’état de germe. Terrorisés par des années de dénigration et d’intox incessantes, la plupart de nos proches, amis, voisins, et concitoyens ont été conduits à réprimer en eux cet élan vital. Mais la crédibilité des pouvoirs – politiques, médiatique, ou financières – à la manœuvre dans cette entreprise de FUD tous azimuts s’érode. L’actualité révèle chaque jour l’incohérence de leurs propos et de leurs actions – bref leur incompétence – dans de si nombreux domaines.
Alors, oui, l’hiver promet d’être rude. À l’effondrement économique s’ajoute un contexte social de plus en plus explosif que le gouvernement doit contenir à tout prix. Il en va de sa survie. Ainsi, la propagande destinée à sidérer nos consciences et nous maintenir à l’état de dociles créatures va devoir redoubler d’intensité. Le narratif officiel finit à peine sa mue. Ayant délaissé au moins pour un temps sa tenue sanitaire, le voilà revêtu de son plus bel habit rouge (en dedans) et vert. Et il prêche en substance : « Quoiqu’il vous en coûte mes chers frères et sœurs, Sauvons Gaia ! Expiez tous vos misérables péchés énergivores, vos égoïsmes de confort ! Sobres et vertueux, prenons ensemble le chemin de la renaissance. Basculons ! En route vers la Grande Tonte ».
La zone de confort se réduit comme peau de chagrin
Une nouvelle fraction de la population va vraisemblablement se désolidariser de ce narratif catastrophiste officiel hautement toxique. Nombreux sont ceux qui vont enfin laisser jaillir leur curiosité dans un mouvement transgressif salvateur. La perspective maintenant incontournable d’années de vaches maigres et de dangers en tous genres ne va pas manquer d’ébranler chez eux un équilibre matériel et/ou psychologique qui se révèle finalement assez précaire. Dans un réflexe de survie et de sécurité la menace du chaos va les conduire hors de leur zone de confort. En quête de solutions, ils vont se risquer à penser le monde différemment. Certains seront comme attirés par Bitcoin qu’ils voudront enfin comprendre.
L’effondrement de la société nous pousse hors de notre zone de confort. En quête de solutions, certains vont se risquer à penser le monde différemment.
Préserver une liberté ouvertement menacée
A chaque cycle de marché sa nouvelle «cohorte». Qui nous apprêtons-nous à accueillir cette fois-ci ? Un échantillon sans doute encore assez réduit de la population, mais un groupe probablement plus divers mêlant spéculateurs et traders cryptos repentis à des profils moins communs. On trouvera donc des parents Gen X et Millenials malmenés par la conjoncture, en quête de sens, nouvellement animés d’un sentiment de défiance vis-à-vis de l’autorité. Des gens questionnant la légitimité de politiques toujours plus liberticides, s’interrogeant sur la crédibilité de médias complices, et désireux de comprendre la nature réelle du désastre économique. Des individus préoccupés par les pulsions totalitaires d’états décidés à s’immiscer toujours plus loin dans notre sphère privée. Des gens de plus en plus « vaccinés » contre les discours contradictoires insensés et convaincus de la nécessité de se forger leur propre opinion sur tout un tas de questions.
accompagner la prochaine vague
Primo : Donner de bonnes clés de compréhension
Réveil imminent donc, espérons, pour un bon nombre de personnes autour de nous. Sursaut qui conduira les plus curieux, les plus attentifs et les plus audacieux sur le seuil du terrier du Bitcoin. L’appréciation irrésistible du cours d’un bitcoin renaissant pour la 253ème fois de ses cendres jouera son rôle habituel de catalyseur. Notre job consistera là à canaliser cette énergie vitale, à apporter aux nouveaux venus un éclairage fiable et convaincant sur la nature providentielle de Bitcoin. Cela demande d’expliquer simplement le contexte actuel en transmettant de bonnes clés de lecture.
On le sait tous, l’apprentissage de Bitcoin a cette particularité d’être intensément interdisciplinaire. C’est ce qui le rend si fascinant. Mais cela constitue aussi un obstacle pour beaucoup d’entre nous, tant nous sommes conditionnés à compartimenter nos savoirs. Or, souligner la valeur de Bitcoin dans la période historique que nous traversons requiert de le situer dans l’évolution d’un espace multidimensionnel mêlant technologie, économie, politique, sciences sociales, culture etc. Et il s’agit de rendre cela accessible à tous, et sans prise de tête s’il vous plait ! Tout un programme !
Notre job consistera là à canaliser cette énergie vitale, à apporter aux nouveaux venus un éclairage fiable et convaincant sur la nature providentielle de Bitcoin. Cela demande d’expliquer simplement le contexte actuel en transmettant de bonnes clés de lecture.
Préparer le terrain, en douceur…
Ce premier accompagnement se doit aussi d’éviter de « coller la pression » : on engage un échange et il faut juste se mettre d’accord sur le contexte. Prenons le soin d’épargner à nos interlocuteurs le prosélytisme de bitcoiner-maximaliste-en-transe qu’ils redoutent tant. Et pour ce travail de « préparation du terrain » les interventions de Surfin’ me sont apparues remarquablement utiles. Je pense en particulier aux suivantes :
- Ferghane Azihari – L’histoire de la monnaie: Qui la contrôle et à quoi sert-elle ?
- Alexandre Stachtchenko – Bitcoin: nouvel enjeu géopolitique et économique majeur
- Yorick De Mombynes – Dépolitiser la monnaie
- David St-Onge – La corruption de la monnaie et l’effondrement des sociétés
J’imagine ici un narratif du genre « et bien le contexte de l’irruption du Bitcoin, le moment où on se situe en fait là maintenant, c’est ça… ». Il est largement bâti sur des idées partagées dans les présentations de Surfin’ susmentionnées et puise dans des théories populaires parmi les bitcoiners. Sa structure est la suivante :
1. C’est la fin de la fin de l’Histoire
Reconnaissons tout simplement qu’on n’est pas encore tout à fait sortis d’affaire…
2. Les cycles l'avaient prédit !
…et que les théories décrivant la marche cyclique du monde, en vogue chez les bitcoiners, méritent toute notre attention.
3. Et la place de l’État dans tout ça ?
Maintenant que nous y voyons plus clair, que nous enseigne l’Histoire sur le rôle de l’état dans la gestion de la monnaie ?
C’est la fin de la fin de l’Histoire
Il y a d’abord cette présentation – remarquable – d’Alexandre Stachtchenko, qui jette la lumière sur un conditionnement géopolitique majeur auquel nous avons largement été soumis. Voilà plus de trente ans que la culture occidentale a été imprégnée de l’idée selon laquelle nous serions en quelque sorte parvenus à la fin de l’Histoire.
On nous a accoutumé à analyser la fin de la guerre froide comme une victoire idéologique définitive de la démocratie et du libéralisme sur leurs alternatives politiques et économiques. Programmes éducatifs, analyses d’experts et discours politiques nous ont bercés dans la douce illusion d’un monde constitué de nations convergeant – à l’unisson ou presque mais en tout cas inévitablement – vers un même idéal de société.
Voilà plusieurs décennies que les peuples de nombreuses nations occidentales ainsi mystifiés cheminent insouciants vers le monde globalisé, riche et paisible qui leur est promis, cédant en se faisant et sans grande résistance leur souveraineté sur tous les plans : politique, économique, énergétiques, culturel, militaire…
Ce n’est pas la fin de l’Histoire, mais la fin de la fin de l’Histoire. […] Un point de bascule à partir duquel, en quête de sens, on renoue avec les enseignements du passé. Moment où par nécessité on explore à nouveau les motifs récurrents de l’Histoire et les théories décrivant la marche cyclique du monde.
Conjuguant crises d’ampleur mondiale en tous genres, le contexte actuel met abruptement fin à cette illusion. La propagation quasi instantanée de ces multiples crises à l’échelle planétaire a mis en exergue les vulnérabilités du système, soulignant la fragilité des relations internationales clés qui garantissaient la cohésion de l’ensemble. Le caractère ingénu de la vision d’un monde sorti de l’Histoire est mis à nu. Ce mythe vient de voler en éclats. Nous n’avons jamais quitté l’Histoire. Nos sociétés ne sont pas encore immunisées contre les vecteurs qui de façon récurrente dans l’Histoire les ont poussées à de profondes remises en question, précipitant parfois leur effondrement.
Alexandre Stachtchenko suggère donc une petite correction sous forme de boutade : Ce n’est pas la fin de l’Histoire, mais la fin de la fin de l’Histoire. Et c’est un point sans doute important à évoquer dans le travail d’éducation sur Bitcoin. Un point de bascule à partir duquel, en quête de sens, on renoue avec les enseignements du passé. Moment où par nécessité on explore à nouveau les motifs récurrents de l’Histoire et les théories décrivant la marche cyclique du monde.
2. Les cycles l'avaient prédit !
Une fois acceptée l’idée que l’on est encore bel et bien dans l’Histoire, on peut avancer les quelques théories et approches suivantes, très en vogue chez les bitcoiners, qui traitent de cycles économiques, socio-culturels, et politiques et qui nous proposent des perspectives nouvelles et convaincantes du contexte actuel.
Leurs détracteurs leur reprocheront ici l’absence de rigueur scientifique ou des biais idéologiques, et là des imprécisions historiques ou une tendance excessive à la généralisation. Des critiques d’ailleurs parfois fondées pour des outils toujours perfectibles. Mais la puissance de leur valeur prédictive sur les dix dernières années est indéniable. Et il convient de les considérer au moins comme de solides hypothèses de travail.
De quels modèles, théories ou approches parlons-nous ? En voici un aperçu :
Commençons par l’analyse de Ray Dalio :
L’ordre mondial en mutation
Dans L’ordre mondial en mutation (2022), le célèbre milliardaire et analyste financier Ray Dalio étudie les grands cycles économiques et politiques. Décrivant le COVID comme déclencheur d’une récession économique mondiale d’une ampleur supérieure à tout ce que nous avons connu depuis 80 ans, il rappelle que cette crise était largement prévisible, compte tenu du stade final où nous nous trouvons dans un long cycle d’endettement.
Lorsque les cycles d’endettement éclatent, explique-t-il, les banques centrales dévaluent les monnaies en imprimant de l’argent frais, ce qui perturbe toute l’économie, précipite l’effondrement des monnaies de réserve et l’émergence d’un nouvel ordre monétaire et financier. Le niveau d’endettement est tel qu’un reset du système monétaire est inévitable. Mais que faire de la dette ? Procéder à une cure d’austérité prolongée ? Booster la croissance mondiale ? Annuler la dette ? La dévaluer ? Augmenter les impôts ?
Vient ensuite cette thèse du « 4ème tournant », assez peu diffusée en France encore, semble-t-il :
The Fourth Turning
The Fourth Turning (1997) traite d’histoire, de science politique, de sociologie, de démographie et de philosophie. Pour ses auteurs Howe et Strauss l’histoire se déroule selon des cycles générationnels de 80-100 ans qui voient se succéder quatre « tournants » :
- « l’ivresse », ère post-crise où l’optimisme ambiant est associé à un degré élevé de conformisme et de confiance dans les institutions.
- « l’éveil » est une période de bouleversement spirituel en réaction à un régime de valeur contesté. Un sentiment de rébellion se développe.
- « le dénouement » marque un effritement de la société : les institutions suscitent de plus en plus de méfiance et l’individualisme s’y renforce.
- « la crise » qui conduit à la destruction de l’ordre ancien et à l’émergence d’un nouvel ordre durant le sommet du saeculum suivant.
Depuis la crise financière mondiale de 2008 nous vivons le dernier tournant d’un cycle tragique né à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Attendons-nous à voir l’individualisme et le collectivisme s’affronter de nouveau, non plus pour le contrôle des moyens de production mais cette fois-ci sur le terrain culturel.
Lors d’un 4ème tournant, la tentation du totalitarisme est forte. De telles pulsions s’expriment déjà dans des géographies où on les pensait éteintes à jamais. Bitcoin sera sans doute un des principaux moteurs d’une ère de renaissance à venir.
The Sovereign Individual
On a bien sûr l’analyse du Sovereign Individual, chère aux bitcoiners et qui souligne à quel point la période que nous vivons correspond sur le temps long à un point d’inflexion très significatif :
The Sovereign Individual (1999) présente l’avènement de la société de l’information comme la transition sociétale la plus significative depuis des siècles. On parle ici de la dernière itération d’une série de mutations qui ont conduit l’humanité des temps immémoriaux de la chasse et de la cueillette à l’ère agricole puis à l’époque industrielle. Cette nouvelle ère amène une réduction des rendements de la violence, permettant l’essor de nouvelles souverainetés capables d’assurer efficacement la protection tout en consommant le moins de ressources possible.
La puissance de masse de l’État-nation semble destinée à être privatisée et commercialisée. Son succès reposait sur sa capacité supérieure à extraire la richesse de ses citoyens et à mobiliser les ressources pour des guerres à grande échelle. L’essor du cyberespace, nouveau domaine économique, rendra les biens plus faciles à protéger et plus difficiles à extorquer. Merci Bitcoin !
Le Prix de demain
Enfin nous disposons maintenant de la traduction française du fameux livre de Jeff Booth, célèbre bitcoiner-entrepreneur-visionnaire canadien qui précise pourquoi il est urgent d’accorder nos politiques monétaires à l’accélération exponentielle du progrès technologique.
Le Prix de demain (2022) de Jeff Booth souligne la tension croissante entre la force déflationniste exponentielle du progrès technologique à l’ère numérique et pour la contrer la fuite en avant de politiques inflationniste gonflant la masse monétaire. Le système ne va pas tarder à exploser et il va falloir le remplacer.
Quelles sont les alternatives dont dispose le gouvernement ? Continuer à imprimer la monnaie à une cadence accélérée dans un scénario à la république de Weimar réduisant à néant l’épargne des citoyens ? Encaisser un krach déflationniste entrainant l’effondrement du système bancaire et mettant un coup d’arrêt brutal à la consommation ?
Bitcoin est la 3ème alternative : un pont permettant d’enjamber les crises associées aux deux premiers scénarios. Dans le premier cas, la dureté extrême de Bitcoin agit comme protection contre l’inflation. Dans le second, Bitcoin devient le socle d’un système monétaire mondial distinct, complètement séparé mais tout à fait fonctionnel.
Enfin, on peut également faire référence aux fameux cycles de Kondratiev et postuler que Bitcoin s’inscrit dans une nouvelle phase de croissance économique majeure.
Les cycles de Kondratiev
Les cycles de Kondratiev – économiste soviétique, Kondratiev démontre que les économies capitalistes connaissent une croissance soutenue de long terme, suivie d’une période de dépression. Les cycles qui portent son nom durent 40-60 ans et résultent d’une innovation radicale ou d’une révolution industrielle à l’origine d’un cycle vertueux d’investissements.
Goorha et Edstrom analysent l’évolution de Bitcoin à la lumière de ces cycles en se concentrant sur l’évolution de la dureté de la monnaie. Ils identifient quatre cycles K : 1) l’âge de la monnaie-or (1873-1914) ; 2) l’âge de l’étalon-or (1925-1973) ; 3) l’âge de la monnaie fiduciaire (1973-2009) ; et l’âge de Bitcoin (depuis 2009). Leur analyse laisse envisager un avenir radieux pour Bitcoin… si tout se passe bien ! Monnaie de réserve mondiale incontestée dès la fin du 1er cycle, base d’une infrastructure numérique mondiale lors du second, et pourquoi pas protocole de base des transactions interplanétaires lors du 3ème cycle !
Voilà donc un bel échantillon de modèles et cadres d’analyse sur lesquels s’appuyer pour transmettre des clés de compréhension du contexte assez violent dans lequel nous sommes engagés. Le choix des clés devra prendre en compte la sensibilité politique de nos interlocuteurs et/ou leur attrait pour les sujets économiques, politiques, institutionnels ou culturels.
Et pour ceux d’entre eux qui douteraient encore de la sévérité de la conjoncture, la présentation de David St-Onge « La corruption de la monnaie et l’effondrement des sociétés » permet d’y remédier sans mal. L’actualité récente – effondrements en série de monnaies nationales, dévissage majeur de l’euro et de la livre sterling – nous facilite la tâche.
Dans l’attente de la publication de la vidéo de l’excellente présentation de David St-Onge à Surfin’ voici le Powerpoint qui structurait son propos.
Et la place de l’État dans tout ça ?
La monnaie phénomène émergent
La possibilité d’un effondrement imminent du système naissant dans l’esprit de notre interlocuteur, les conditions sont réunies pour engager la conversation vers sa suite logique : la place qu’occuperait Bitcoin dans un nouvel ordre monétaire !
Et là bien sûr milles questions traversent notre esprit… par où commencer ? Et bien dans la plupart des cas, la question à aborder en priorité – tant elle conditionne la liberté avec laquelle nous allons pouvoir échanger sur Bitcoin – porte sur la place de l’État et du pouvoir dans la gestion de la monnaie. Quelle est la justification du contrôle de la monnaie par l’État ? Dans quelle mesure est-il pertinent de faire perdurer ce rôle pour les décennies et siècles à venir ? Que nous enseigne l’Histoire à ce sujet ?
La possibilité d’un effondrement imminent du système naissant dans l’esprit de notre interlocuteur, les conditions sont réunies pour engager la conversation vers sa suite logique : la place qu’occuperait Bitcoin dans un nouvel ordre monétaire !
@Croesus_BTC suggère en effet dans son article « Why The Yuppie Elite Dismiss Bitcoin » que le degré de confiance ou de méfiance envers État est bien souvent le facteur déterminant qui nous prédispose à explorer sérieusement Bitcoin et à y adhérer.
Cette question capitale, Ferghane Azihari l’aborde de façon magistrale dans la vidéo Surfin « L’histoire de la monnaie: Qui la contrôle et à quoi sert-elle ? ». Ferghane nous y explique que loin d’être une création du gouvernement la monnaie est un phénomène émergent. Et que si le choix de la monnaie est aujourd’hui un processus vertical descendant, une décision qui nous est imposée par nos gouvernements, c’était jadis le libre marché qui guidait ce processus de sélection du meilleur bien monétaire. Ferghane vient ainsi saper au besoin les fondations de cette loyauté malencontreuse envers l’état.
Touche finale
Enfin, le doute semé sur le nécessaire bien-fondé du contrôle de la monnaie par l’État, on peut reprendre les solides arguments de Yorick De Mombynes en faveur d’une dépolitisation de la monnaie. Sa présentation Dépolitiser la monnaie fait la démonstration que la monnaie, par essence apolitique, n’a pas vocation à rester éternellement un monopole d’État. Que ce soit sur le plan politique, économique ou culturel, l’emprise de l’État sur la monnaie semble précipiter une régression civilisationnelle. Bitcoin nous offre l’opportunité historique de renverser cette tendance délétère.
Le contexte facilite-t-il la tâche ?
#BTC is a risk to the vast majority of people. Not just a financial risk, but a psychological and emotional risk. @Croesus_BTC explains it well…
— Bitcoin 200T (@Bitcoin200T) October 31, 2022
Credit- @CedYoungelman @_BitcoinMatrix pic.twitter.com/e8ITaDfbEN
Dans la plupart des pays occidentaux la population ne ressent pas encore un besoin pressant de se tourner vers Bitcoin. Ses avantages ne sautent pas encore aux yeux malgré nos démonstrations enthousiastes sur smartphone. Des schémas de pensée dressés dans l’esprit de nos interlocuteurs les tiennent encore à distance de cette réalisation.
C’est que, nous rappelle @Croesus_BTC, le chemin à emprunter pour dépasser ces obstacles mentaux engage souvent nos interlocuteurs dans un état de dissonance cognitive majeure car il conduit à une remise en question de leur vision du monde. Cet examen introspectif nécessaire, ne serait-ce que pour envisager Bitcoin comme une solution possible à un problème qui les concerne, est vécu comme une véritable attaque de leur idéologie.
Le contexte de quasi 3ème guerre mondiale que constitue désormais notre quotidien facilite pourtant cette remise en question. Chaque jour nous amène plus de théâtralité dans le champ politique et à l’incohérence traumatisante des mesures COVID, l’effraction sournoise de notre sphère privée, succède maintenant un désastre énergétique sans nom. Autant de coups affaiblissant la conviction étatiste et rapprochant le moment du lâcher-prise.
Le peuple est épuisé par ces crises, las d’adhérer en citoyens dociles à la vacuité de narratifs catastrophistes détachés du réel. Ils aspirent au fond à renouer avec un simple bon sens – ce lien au réel que le pouvoir s’évertue à dénigrer, à effacer. Et aussi subversif et transgressif qu’il puisse paraitre, dans ce monde de clown Bitcoin constitue la manifestation la plus profonde d’un retour radical au bon sens. Il est par excellence l’outil d’ancrage dans les contraintes du réel.
Cette réflexion née à Biarritz est avant tout un assemblage d’idées brillamment exprimées par d’autres. Elle répond à une envie de réunir des clés de compréhension du contexte pour faciliter la réalisation de la nature providentielle de Bitcoin.
J’ai dans un premier temps esquissé cette séquence d’idée sous forme d’une courte planche de BD en hommage à Gotlib, puis sous la forme rédigée de cet article que l’on retrouve dans des moutures plus ou moins (1,2,3) résumées sur btctouchpoint.com.
Je suis très preneur de tout feedback permettant d’améliorer ce narratif et/ou d’en développer d’autres afin d’aider le plus grand nombre à cheminer sans détour vers le canot de sauvetage orange. HODL !
Merci à tous les auteurs des contenus dont je me suis inspiré ici : ils font un boulot d’orange-pilling extraordinaire. Merci aussi à @jc_bsunel et @BatshwokMary pour leurs inputs. Si ce contenu vous a intéressé vous pouvez me suivre sur Twitter @Jacques_BTC et sur